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Fonction publique : le télétravail est renforcé dans les "zones d'alerte"

Le recours au télétravail va être renforcé dans les administrations de l'État qui se situent dans les secteurs géographiques considérés comme "zones d'alerte renforcée ou maximale", a annoncé le 6 octobre en fin de journée la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques.

Amélie de Montchalin a signé mardi soir une circulaire aux ministres (document à télécharger ci-dessous), dans laquelle "les chefs de service" sont incités "très fortement" et "sans délai" à prévoir deux ou trois jours de télétravail par semaine pour les agents dont les missions le permettent et à condition que la continuité du service public demeure assurée.
Il est préconisé "non pas que les agents travaillent cinq jours sur cinq de chez eux, mais qu'ils aient une alternance de deux à trois jours en télétravail et de deux ou trois jours en présentiel", a insisté la ministre au cours d'une conférence téléphonique avec des journalistes. Ce changement d'organisation, lié à l'épidémie de coronavirus, doit se faire "dans le cadre d'un dialogue social de qualité et suivi", a-t-elle souligné.
Pour les agents dont les missions ne peuvent être exercées en télétravail, les administrations de l'Etat sont invitées, lorsque c'est possible, à aménager leurs horaires, afin de réduire l'affluence dans les transports en commun aux heures de pointe. Cette recommandation s'adresse à tous les services, qu'ils relèvent de zones d'alerte ou de secteurs moins touchés par l'épidémie.
Hors enseignants, 20% des agents de l'État sont aujourd'hui équipés pour "travailler de chez eux vraiment comme au bureau", contre 12% en mars dernier. L'objectif du gouvernement est de parvenir en fin d'année à une proportion de 25% (hors enseignants).
Le gouvernement a une "réflexion structurelle" sur le télétravail, a fait valoir Amélie de Montchalin. Le sujet fait l'objet de discussions entre la direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP) et les représentants des syndicats et des employeurs publics. Une première réunion s'est ainsi tenue le 1er octobre, afin notamment d'aborder la question de la formation des managers. D'autres réunions sont annoncées pour les "tout prochains jours". Le développement du télétravail "pose des questions", a déclaré la ministre : "comment on organise nos espaces de travail, comment on équipe les agents publics et comment nos pratiques - à la fois managériales et organisationnelles - sont bien adaptées ?".
La circulaire a vocation à être "répercutée" et "adaptée" par la direction générale des collectivités locales (DGCL), afin que "le message" soit transmis aussi aux employeurs territoriaux, a-t-elle indiqué.
Le 5 octobre, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, avait appelé les employeurs privés à "intensifier" le recours au télétravail dans les zones où l'épidémie est la plus active. "Tous les employeurs, quel que soit leur statut, participent au freinage de la propagation du virus en utilisant le télétravail", a donc conclu sa collègue en charge de la fonction publique.