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Des agents « choqués », mais mobilisés sur tous les fronts

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Ils ont perdu plus qu’un lieu de travail. Pour de nombreux agents de la Ville d’Annecy, avec leur bureau ce sont aussi des habitudes, des souvenirs, parfois sur plusieurs décennies, qui sont partis en fumée. Sans compter les effets personnels qu’ils n’ont pas pu prendre avec eux au moment où l’alarme incendie a retenti : clés de la maison, papiers d’identité, photos de famille, lunettes… Et bien sûr leurs dossiers en cours.

« Un acte héroïque »

Ces employés se disent « choqués » par le sinistre et tristes de perdre « une deuxième maison ». Mais loin de se laisser abattre, ils ont retroussé les manches. Alors que la mairie était encore en flammes, certains agents ont accompagné les pompiers pour récupérer les serveurs informatiques, les œuvres d’art ou encore les précieux documents de l’état civil (situé au rez-de-chaussée), qui consigne les naissances, mariages et décès des 100 dernières années.

« Nos services sont allés dans l’incendie rechercher tous les registres. La vie des Annéciens est préservée », s’est félicité le maire, Jean-Luc Rigaut, avant d’ajouter : « C’est pas tous les agents du service public qui rentrent dans un bâtiment en feu. » Le directeur général des services (DGS) de la commune nouvelle, Dominique Huot de Saint-Albin, y voit un « acte presque héroïque ».

D’autres y sont retournés plus tard, une fois le feu éteint, en tenue de protection avec un casque sur la tête, notamment pour ramener les dossiers du personnel entreposés au troisième et au quatrième étage. La « mémoire vivante » de la Ville, selon le directeur du service Daniel Bruno, avec l’historique de la carrière des 3 200 agents. Résultat : « 80 % sont intacts, les autres sont soit humides soit trempés. »

Grâce à ce sauvetage, les fonctionnaires pourront toucher leur paye de novembre !

Tout le monde prête main forte

Les employés municipaux se sont aussi mobilisés pour aménager les locaux de repli des 260 agents directement impactés par l’incendie et déménager du matériel. « On a des personnels qui ont passé leur journée à faire des allers-retours pour donner un ordinateur, un téléphone, apporter tel ou tel équipement, ou porter du mobilier », raconte Dominique Huot de Saint-Albin.

La Ville avait aussi lancé un appel aux bonnes volontés sur son site internet. « En moins d’une demi-heure, on avait pléthore d’agents qui sont venus pour nettoyer les fils, enlever la suie sur les unités centrales, nettoyer les écrans et tester le matériel informatique pour savoir s’il était opérationnel ou pas. » Des retraités de la mairie se sont aussi signalés pour prêter main forte.

Pour le DGS d’Annecy, après la « sidération » du 14 novembre, cette forte mobilisation reflète « l’attachement au service public » et « la rage de dépasser ça » pour « bien montrer qu’on est en capacité de faire des exploits ».

Loin de toute posture, Grégory Cazaux, secrétaire général de la Fédération autonome (FA), salue d’ailleurs le « travail extraordinaire » des agents et de la direction. D’après le syndicaliste, cet incendie a « renforcé les liens » et entraîné « un énorme élan de solidarité ».

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